vendredi 25 janvier 2008

Chamarré


toujours dans l'optique « je deviens une bête en questions vinicoles » (sisi), nous avons reçu en cours le président de Chamarré.


Chamarré, kezako ?

L'idée est simple : un vin qui redeviendrait vin-boisson. Et qui serait propagé partout dans le monde. Un coca version vin, si vous voulez.


Comment ?

Grâce à l'utilisation du pouvoir d'une marque : Chamarré.

Et grâce à la proposition d'un produit homogène, sans millésime, qui sera le même quel que soit la bouteille, élaboré grâce à des raisins achetés à peu près partout en France. Bon, après il y a tous les problèmes de financement, de goût des consommateurs, de côte en bourse et de communication. M'enfin, je ne m'étends pas, hein.



Mais..., dira-t-on, et ai-je dit, en partie, hier midi.

Mais..., comment arrivez vous à comparer (à réduire ?) le vin à un yaourt en supermarché, et sa commercialisation à la commercialisation des différents produits chez BMW ?

Mais..., n'allez-vous pas à l'inverse de la tendance qui se confirme dans les dernières cinquante années, qui veut que les consommateurs boivent moins de vin, mais du vin meilleur (non pas que le votre soit dégueu), du vin plus complexe ?

Mais..., et que faites vous des gens qui aiment la diversité dans le produit, sentir le bois, la violette, le miel au fond d'un verre, et qu'en sais-je ?


Sa réponse a été simple :

Le marché du vin en France, là tout de suite, c'est le gros n'importe quoi. Ce qu'il faut faire, c'est simplifier, éclaircir, proposer des choses faciles à reconnaître, pas trop chères, et qu'on sera susceptibles d'aimer. Donc, oui, c'est un simple produit de marketing, qui, entouré d'une marque, peut acquérir un réel pouvoir.

Ensuite, quant à la tendance, si on ne peut l'arrêter, on peut toutefois l'éroder.

Quant aux critiques, à part quelques olibrius experts qui représentent somme toute une part infinitésimale de la population, le vin, au final, c'est une question de contexte, une question d'état d'esprit. C'est ça qui fait qu'on apprécie le vin, ou pas (sauf bien sûr s'il pue le bouchon, mais bon, on parle pas de ça, là !). Alors si on propose un produit de bonne qualité pour son prix... que demander de plus ?


En attendant, la société Chamarré enregistre actuellement encore 3 millions de pertes annuelles, mais devrait incessamment sous peu commencer à porter ses fruits (fin 2009, selon les statistiques). Ce vin n'est pas encore distribué en France (mais ça ne saurait tarder), enfin, si, juste chez Monoprix (Monoooooop !!!! ya que ça de vrai).


En tous cas, le boss était quelqu'un de convaincu et convainquant. Et puis, le rapport qualité/prix est vraiment bon... la dernière séance de ce cours était consacrée à la dégustation, on l'a goûté et conclusion : ça vaut largement plus le coup d'acheter un Chamarré qu'un blanc AOC inconnu à médaille dans un rayon de supermarché...

7 commentaires:

Anonyme a dit…

tes questions étaient très pertinentes !
Nous vivons une époque où il faut clarifier,épurer, édulcorer, vulgariser,bref nous vivons une vie pré-mâchée. Tout le monde à le même goût dans la bouche. Alors si le terroir s'y met où allons nous !?

Ana a dit…

greg : tu as un peu raison... mais est-ce que ce n'est pas un peu exagéré ? je veux dire, on peut aussi laisser le terroir au haut de gamme ("ce qu'il souhaite", menfin j'sais pas si c'était très vrai), mais pour une boisson quotidienne, on peut aussi s'orienter vers un goût peut être plus simple, mais plus facile à aimer ?

et puis, le système des noms et repérages en matière de vin a, pour le coup, en France, VRAIMENT besoin d'un bon coup de ménage...

E. a dit…

Merci pour cette réflexion utile... qui l'est d'autant plus que je ne demande pas à un vin des choses extraordinnaires, un petit blanc qui va bien : )
Je vais aller voir ça à Monoprix !!

Ana a dit…

Eugénie : de rien !!!! ahh monop'... j'ai fait la même chose tout à l'heure, sauf qu'il n'y avait presque plus de Chamarré ! m'est avis que le bruit a fait le tour du quartier...

tu me diras si ça te plaît ;)

Anonyme a dit…

non mais ça commence ça !!!! et après y'a la télé dans la chambre des gamins et des Mac do dans toutes les villes de France ! ah ah ah ah avoue que ça serait dramatique non ?

Anonyme a dit…

n'importe quoi l'analyse du marché du vin du pére chamarré!
du vin comme du coca? ben voyons
et le particularisme local et régional?
ah, si vous aviez fait un peu de géographie régionale... vous comprendriez l'importance que avoir l'idée de défendre sa petite AOC face à la production "industrielle"
ce cher Chamarré aurait du bosser chez Ricard

Ana a dit…

l'homme kiri : DU CALME !!! le particularisme et les AOCs sont trop complexes, personne n'y comprend rien, et même au niveau de la qualité ce n'est plus un signe de reconnaissance. Sans parler de la situation de surproduction actuelle et de la concurrence/comparaison avec les vins italiens, espagnols, et du nouveau monde à l'export.

grégory : ouais, ce serait dramatique qu'il n'y ait QUE des macdos. Mais je persiste : moi j'aime bien aller chez macdo, de temps en temps, et j'aime bien me faire un bon resto, aussi. Donc, c'est pas incompatible.