jeudi 31 janvier 2008

Le JT


Image qui vient de

Les jeudis matin, au petit dej', je lis Télérama (ouais, chacun son truc, ok ?). La une cette semaine, c'est sur le JT. Et le titre « 20 heures – dernière saison ? Les journaux télévisés au banc d'essai ».


En fait, le journaliste a comparé pendant une semaine les deux journaux télévisés, PPDA vs. Pujadas, et il faut dire que le résultat n'est pas bien brillant.


Faut dire, y'a pas besoin d'une enquête Télérama pour s'en rendre compte, le JT, c'est plus ce que c'était... Grosso modo, les ¾ du temps sont consacrés à Sarko sur TF1, et aux chiens écrasés sur France2, sur fond de matraquage intellectuel au sujet des événements vendeurs, du genre les soldes, avec un sujet tous les jours la semaine du 7 janvier (celle de l'article), ou encore le fonctionnement des salles de marché, en ce moment.


Sans oublier la profondeur des sujets, voire la pertinence des questions des présentateurs. Exemple à mourir de rire si c'était une blague, repris dans l'article quand, après la libération de Clara Rojas et Consuelo Gonzalez, Laurent Delahousse interroge en direct l'envoyée spéciale :


« On attend une synthèse de l'événement, on aura ces deux questions : « Les deux otages vont-elles rejoindre la Colombie ? » « J'imagine que Clara Rojas sera pressée de revoir son fils Emmanuel ? ». Tu imagines bien, Laurent. »


Quand je regarde le JT, j'ai sérieusement l'impression qu'on nous prend pour des demeurés. Et puis, parfois, je me dis « mais il ne se passe vraiment rien dans le monde, au point qu'ils nous bassinent avec un documentaire sur la fabrication du camembert ? », et ça m'énerve.


Du coup, je ne regarde plus. Je lis Le Figaro et Libé quand on nous les offre gracieusement à Sciences Po (au moins, pour avoir une opinion neutre, ya pas mieux que de prendre les deux extrêmes), ou alors le monde sur internet, quand j'ai le temps. Au pire, je me contente du bouche à oreille, des blogs (je me rappelle d'un commentaire laissé, en début de semaine dernière « c'est quoi cette histoire de trader ? J'ai raté un épisode de l'actualité financière ? » bonne nuit Ana, haha, mais bon depuis, c'est bon, hein, j'ai compris ce que c'est qu'une salle de marché, pas la peine de l'expliquer encore une fois !!!), de 20 minutes ou Métro.


M'enfin, avec tout ça, tu m'étonne que 42,5% chez TF1 et 50,7% chez France 2 des spectateurs ont plus de 60 ans...

mardi 29 janvier 2008

Le logo, vol.2


Hier soir, notre Ritchie préféré proposait un débat en amphi Boutmy, histoire de confronter son équipe de comm' et son projet de rénovation de logo aux critiques estudiantines.


Bon, il n'y avait pas foule, contrairement à ce qu'on aurait pu croire. Trois pelés, un tondu, l'envoyé de Lapéniche.net et moi.


Qu'avons-nous appris ? Rien de très transcendant. C'était plutôt le consensus mou, pas très étonnant puisque, de toutes façons, le choix a déjà été fait. Enfin, apparemment, les étudiants n'étaient pas exclus du projet, on en avait même sélectionné un panel. A bon ? Qui ça ? En tous cas, première nouvelle.


Ensuite, à partir de maintenant, contrairement à ce que j'avais cru comprendre, quand on écrit SciencesPo., le point après le Po n'est pas une abréviation du mot « politique ». C'est pour montrer que justement, c'est un mot fini, c'est SciencesPoPoint, pas Sciences Politiques, un éventuel département de la Sorbonne. Euh, mouais. Là, Ritchie, j'ai quand même un peu de mal à adhérer.


Et, tant qu'à parler du point, autant parler de l'espace. En fait, ce SciencesPo., c'est le nouveau sigle, le nouveau bordereau de papeterie, le nouveau dessin sur les textbooks de cours. C'est aussi ce qui est supposé marquer la différence avec les instituts de province, et remplacer tous les IEP, FNSP, et autres initiales embrouillantes du genre. Le CERI est, lui, voué à devenir le Centre de recherche de SciencesPo.. Mais bon, quand on en parle, on peut toujours dire et écrit Sciences Po (faudrait savoir !!!).


Ritchie a surtout insisté sur le fait que, en réalité, SciencesPo., c'est une marque. Ce nouveau logo, c'est une stratégie de communication et de marketing, c'est la marque SciencesPo., c'est l'image que nous, chers étudiants, devons véhiculer.


Et donc là, je dis NON ! C'est quoi ce délire ? Je ne suis pas, je ne serai jamais, une marque. Je ne veux pas être réduite à un logo, je ne veux pas devoir le promouvoir, je ne veux pas avoir l'impression, comme pendant cette réunion, d'avoir un tampon sur le front avec ce foutu SciencesPo. inscrit en gros rouge qui tâche « parce que c'est ce qui se voit le mieux au milieu d'un tas de cartes de visites » (sic. Ritchie). On est supposés être un lieu de réflexion, un lieu d'études, un lieu qui donne plus de place à l'intellect qu'aux questions commerciales, pas un produit de marketing à vendre de par le monde !


Bon, je suis peut-être en dehors de la logique actuelle de marchandisation du monde, mais c'est comme ça. Et là je me dis que, pour quelqu'un qui veut à priori faire de la comm', je suis (un peu) mal barrée. Et puis, il y a quand même une interrogation majeure qui subsiste : ça à coûté combien, cette histoire ? Tout le monde murmure des chiffres différents sans savoir vraiment, et tout le monde s'arrache la tête sur des questions de point, d'espace, de police et de couleur, alors que, finalement, c'était très bien avant.

dimanche 27 janvier 2008

Message (pas si) personnel


Hier soir, j'ai fêté mon anniversaire, avec un peu d'avance, mais le jour même est un jour de semaine, et puis après il y a le ski, et je voulais éviter la période des partiels...


La soirée a été très belle. J'avais invité une quinzaine d'amis, chez moi, Papamaman ayant été invités ailleurs. Nous avons bien ri, j'ai eu plein de beaux cadeaux, et mêmes les tâches de gâteau au chocolat sur le canapé sont parties. J'avais ma jolie robe rose, qui m'a fait ressembler à un gros bonbon, mais bon, il paraît que ça me va bien ! (et puis, ne pas être en rose le jour de mon anniversaire, ça aurait été du foutage de gueule, quand même). J'ai soufflé des bougies, mais pas toutes en même temps (j'y suis jamais arrivée), et j'ai oublié de faire un vœu, m'enfin.


il y avait...

... ceux que je connais depuis au moins cinq ans

... ceux avec qui j'ai fait des soirées

... celles avec qui j'ai voyagé

... celui avec qui j'ai travaillé

... celui qui m'a « montré son fief »

... celles que je connais depuis la prépa d'été

... celle avec qui je vais skier

... celle qui vient de Suède

... ceux qui sont à Sciences Po

... ceux qui n'y sont pas

... ceux que j'ai plus ou moins rencontré en amphi cette année

... ceux que je connais de mieux en mieux, par amis interposés


J'avais envie de mettre leurs noms, puisque apparemment ils sont pratiquement tous des (presque) fidèles lecteurs de mon blog, mais finalement, non – ils se reconnaîtront bien. Donc puisque vous me lisez, j'en profite pour vous dire merci, parce que je tenais à ce que vous soyez là, et parce que jusqu'ici, c'est ma fête d'anniversaire la plus réussie...

vendredi 25 janvier 2008

Chamarré


toujours dans l'optique « je deviens une bête en questions vinicoles » (sisi), nous avons reçu en cours le président de Chamarré.


Chamarré, kezako ?

L'idée est simple : un vin qui redeviendrait vin-boisson. Et qui serait propagé partout dans le monde. Un coca version vin, si vous voulez.


Comment ?

Grâce à l'utilisation du pouvoir d'une marque : Chamarré.

Et grâce à la proposition d'un produit homogène, sans millésime, qui sera le même quel que soit la bouteille, élaboré grâce à des raisins achetés à peu près partout en France. Bon, après il y a tous les problèmes de financement, de goût des consommateurs, de côte en bourse et de communication. M'enfin, je ne m'étends pas, hein.



Mais..., dira-t-on, et ai-je dit, en partie, hier midi.

Mais..., comment arrivez vous à comparer (à réduire ?) le vin à un yaourt en supermarché, et sa commercialisation à la commercialisation des différents produits chez BMW ?

Mais..., n'allez-vous pas à l'inverse de la tendance qui se confirme dans les dernières cinquante années, qui veut que les consommateurs boivent moins de vin, mais du vin meilleur (non pas que le votre soit dégueu), du vin plus complexe ?

Mais..., et que faites vous des gens qui aiment la diversité dans le produit, sentir le bois, la violette, le miel au fond d'un verre, et qu'en sais-je ?


Sa réponse a été simple :

Le marché du vin en France, là tout de suite, c'est le gros n'importe quoi. Ce qu'il faut faire, c'est simplifier, éclaircir, proposer des choses faciles à reconnaître, pas trop chères, et qu'on sera susceptibles d'aimer. Donc, oui, c'est un simple produit de marketing, qui, entouré d'une marque, peut acquérir un réel pouvoir.

Ensuite, quant à la tendance, si on ne peut l'arrêter, on peut toutefois l'éroder.

Quant aux critiques, à part quelques olibrius experts qui représentent somme toute une part infinitésimale de la population, le vin, au final, c'est une question de contexte, une question d'état d'esprit. C'est ça qui fait qu'on apprécie le vin, ou pas (sauf bien sûr s'il pue le bouchon, mais bon, on parle pas de ça, là !). Alors si on propose un produit de bonne qualité pour son prix... que demander de plus ?


En attendant, la société Chamarré enregistre actuellement encore 3 millions de pertes annuelles, mais devrait incessamment sous peu commencer à porter ses fruits (fin 2009, selon les statistiques). Ce vin n'est pas encore distribué en France (mais ça ne saurait tarder), enfin, si, juste chez Monoprix (Monoooooop !!!! ya que ça de vrai).


En tous cas, le boss était quelqu'un de convaincu et convainquant. Et puis, le rapport qualité/prix est vraiment bon... la dernière séance de ce cours était consacrée à la dégustation, on l'a goûté et conclusion : ça vaut largement plus le coup d'acheter un Chamarré qu'un blanc AOC inconnu à médaille dans un rayon de supermarché...

mardi 22 janvier 2008

THE diner de conf'.


Hier soir avait lieu THE diner de conf'. Mais siii, le diner de conf' avec le prof là, oui, le prof de droit. Bon. Déjà, ça s'annonçait rude, vu les dispositions prises par certaines en amont.


I would quote


message de Y. (délégué)

Bonjour à tous, le dîner de conférence aura lieu lundi à La Mercerie (spécialité grillades au charbon de bois). Le rendez-vous est fixé à 20h00. Merci de me confirmer ou infirmer votre venue pour jeudi 14h00 au plus tard.

A Bientôt.

Y.


Réponse de moi-même :

Ouaiiiiiiiiiiis je viens

Mais bon ça risque d'être la ruée entre toutes les filles de la conf pour s'asseoir à côté / en face de marcochéri, hahaha, on va bien rigoler.

Bref en tous cas le rendez-vous est pris et merci pour ton boulot de délégué !!!



(Z'avez vu, chuis polie, hein ?!!)



Et re-réponse de l'intéressé :

Mdr le pire c'est que j'ai déjà eu deux demandes de réservation à côté du prof, alors que moi je fais pas les tables...




BREF, arrive ledit lundi soir. Et là, déjà, ça commence mal : endormie chez moi (bah ouais, tu crois quoi, 8h de cours d'afilée, ça crève!), je me réveille à la bourre, vous imaginez ma tête, yeux bouffis itou, trop glam' de la life ! Enfin, une paire de talons hauts plus loin, nous étions rue des canettes.


La subtile manipulatrice que je suis (et discrète, surtout, vous voyez le genre.....), a réussi à capturer la place en face dudit prof. Marcochéri, puisque c'est là son surnom, est arrivé un peu après, il a tombé la cravate, et en plus la chemise du jour n'avait pas ses initiales brodées (OUAIS je sais, je remarque tout). En plus, magnanime, il a décidé d'offrir les boissons, et donc les a commandées, et pour le coup, n'y est pas allé de main morte ! Marcou, tu veux nous saouler ou bien ?


M'enfin, le diner en soi était plutôt longuet. Déjà, on a passé les ¾ du temps à parler de droit, et j'ai eu beau penser très fort « nan mais C'EST BON !!! on s'est déjà farci 28heures de blabla aux aurores tous les lundis matin, on va pas EN PLUS parler de ça en dinant ! », rien n'y a fait. Ensuite, hum, bon, le Marcochou, il a l'air chiant comme la mort ; a un moment il est parti dans un monologue sur une ville polonaise, et bon, je vous avoue que j'ai un peu décroché.


Verdict à la fin du diner : nous avons bien, mesdames et messieurs, cassé un mythe. Alors bon, quand il nous a dit adieu (sisi, je vous jure, une fois dans la rue il nous a dit « bon ben adieu, bonne chance dans vos études ! » okééé), ça ne m'a, finalement, fait ni chaud ni froid.


Et c'est, comme toujours, une fois qu'il a eu le dos tourné que la meilleure partie de la soirée a eu lieu.


J'ai découvert par exemple que Marcochéri s'est aussi vu décerner le surnom de Sexymarc. (c'est pire, je trouve, c'est carrément connoté là pour le coup - sisi),


Que je ne suis pas la seule à détailler de haut en bas ses petits ensembles (ouaiiiis tu te rappelles la fois où il est venu tout en rayures ???) ni par là même à avoir grillé le détail des broderies d'initiales,


Que je ne suis pas la seule à savoir qu'il a un profil facebook (oooh monsieur, vous pensez quoi de facebook ? Ah boooon vous avez un profil ????!!!),


Que S. et moi ne sommes pas les seules à nous êtres levées tous les lundis du semestre à des heures indécentes avec pour seul soutien moral de voir sa jolie petite tête, alors même que nous savions d'avance que nous n'allions rien écouter de son blabla (oui bah vous m'excuserez, la problématique du nucléaire en droit civil ça m'intéresse moyen déjà à la base, alors à 8h pétantes les lundis de janvier, j'vous dit même pas),


Etc.


Pff dis donc, avec tout ça on pourrait grave faire une série de bas étage, du genre de celles que j'adore regarder passé minuit sur internet. Bon, sinon, je prie juste très fort pour que Marcochéri ne tombe jamais sur mon blog.

dimanche 20 janvier 2008

Sabina




Ahhh enfin ce billet sur Joaquin. Bon, je ne vais pas vous refaire mon exposé, hein, z'aviez qu'à être en cours d'espagnol vendredi, vers 13h30. Mais pour faire bref, c'est un auteur-compositeur espagnol, du genre movida and co, qui a bercé mon enfance (merci maman), et que je continue d'aimer depuis.


Bien de gauche (genre coco), il a fait à peu près les quatre cent coups dans sa jeunesse (du genre balancer un cocktail molotov contre une banque, s'exiler à Londres avec un nom et un passeport faux, y faire publier dans le Daily Mirror que la peine de mort l'attend en Espagne, et obtenir comme ça l'asile politique, jusqu'à la mort de Franco). Le vrai succès musical a commencé dans les années 1990, avec Hotel Dulce Hotel. Après une attaque cérébrale en 2001, il a un peu déprimé, mais depuis qu'il a posé nu dans le supplément week-end d'El Pais, ça va mieux (ouais, chacun son truc, hein).


Chez lui, j'aime tout particulièrement les titres de ces disques. Par exemple, je trouve que le disque Esta boca es mia (ie Cette Bouche est à Moi) et sa pochette sont très bien trouvés (suivez les liens !). Ou le fait que le disque en live d'une de ses tournées s'appelle Nos sobran los motivos (nous avons bien assez de raisons).


C'est bien trouvé aussi que, lorsqu'il cède ses chansons à une amie pendant sa dépression, le titre du disque est Donde mas duele (Là où ça fait le plus mal), et quand il a repris la chanson, l'année dernière je crois, le titre est Alivio de luto (Soulagement du deuil).


J'aime ces textes provocateurs, j'aime ces phrases toujours bien tournées, les subtiles allusions toujours bien trouvées. C'est un peu le Gainsbourg made in Spain, je dirais. Il parle de politique comme de rêves, d'amour simple comme de prostituées, d'Aznar comme du Sous-commandant Marcos, il fait du rock comme des balades, sans oublier un petit rap, histoire de s'essayer, bref.


J'ai avec ses chansons un rapport passionnel. J'en écoute une en boucle pendant des jours, et après, pouf, plus rien. Il y a par exemple, la chanson Besos de Judas (Baisers de Judas), qui me plaît beaucoup, en ce moment. Le refrain, c'est por eso a veces tengo dudas / no sera un tal Judas / el que te enseño a besar... (je vous la traduis pas, j'ai essayé, c'est trop moche, et Rafa ne veut pas me la traduire, DONC, voilà, mettez vous à l'espagnol, un point c'est tout).


Bon, si vous ne comprenez pas l'espagnol, vous êtes un peu mal barré pour totalement apprécier, mais nonobstant, je vous met en lien mes morceaux préférés (enfin ceux que j'ai trouvés sur internet)


los cuentos que yo cuento (les contes que je conte), que j'étais supposée passer en cours, sauf que, pile ce jour là, évidemment, internet marchait pas, grrrrrrr (non j'étais pas véner non).


Mas de cien mentiras (plus de cent mensonges), une énumération des bonnes choses de la vie


Donde habita el olvido (là où habite l'oubli), là il est déjà plus vieux, il a déjà la voix plus éraillée. J'adore le refrain, qui dit Y la vida siguio / como siguen las cosas que no tienen mucho sentido / Una vez me conto / un amigo comun que la vio / donde habita el olvido (Et la vie a continué / comme continuent les choses qui n'ont pas beaucoup de sens / une fois, m'a raconté / un ami commun qui l'a vue / là où habite l'oubli ptain c'est moooooooche quand je traduis)


Et puis bon hein, après, j'vais pas vous faire toute la liste non plus, sinon j'en finis pas... d'ailleurs j'ai eu un mal fou à en choisir une pour le cours. Bref, enjoy !

jeudi 17 janvier 2008

Into The Wild


Il m'a fallu un moment avant de me décider à écrire un article sur ce film. Il m'a déjà fallu un moment pour m'en remettre. C'est un de ces films forts, qui vous prennent à la gorge ; de ceux dont les spectateurs planquent avec gêne leurs yeux rouges, quand les lumières se rallument dans la salle.


Je ne voulais pas écrire dessus, parce que j'ai peur de ne pas savoir mettre les mots sur ces images, sur cette histoire, parce que je ne voulais pas en dire trop, mais j'avais en même temps, tellement de ressenti à exprimer.



***


Un jour, il est parti. Il a enfin osé. Quand on voit tous ces gens qui se pavanent, qui critiquent la société, prétendent haïr le monde où ils évoluent, sans pour autant jamais rien changer... Lui, il n'a pas hésité. Il a quitté études, famille, soeur. Il a donné ses économies à un fond humanitaire, et il a commencé à marcher.


Il s'est débrouillé, a avancé, toujours vers le nord, vers sa destination finale, vers l'Alaska. Il a croisé des gens, tous spéciaux, chacun à leur manière, ils les a tous touchés, et pourtant, il les a tous quittés, sans se retourner. Il les a quittés pour accomplir ce qu'il avait à accomplir. Il est parti dans la nature, dans le froid, into the wild, avec le pari d'être, tout simplement, libre de tout ces excès auxquels nous sommes habitués.


Et puis, finalement, après des mois de froid, de survivance, de réflexion, il est arrivé à la vraie conclusion. Celle que l'on ne peut être heureux sans les autres, qu'on a besoin d'eux pour exister, pour se connaître, pour partager.


Happiness only real when shared.



***


Pendant tout le film, j'ai fait abstraction d'absolument tout ce qu'il y avait autour, dans la salle, dans ma vie, dans la société. Je ne saurais pas expliquer toutes les sensations, les images, qui m'ont traversée, m'ont surprise, m'ont touchée, alors que le côté « je veux vivre seul loin de tout dans la nature », à priori, c'est à des milliers de kilomètres de ma manière de penser. Alors, même si les critiques l'ont déjà salué, je ne peux qu'encore vous encourager à aller le voir.

mardi 15 janvier 2008

Damienriceophilie



Oui bon, et pour finir sur la lancée « je fais les soldes », j'ai également acheté un cd. Ouah, ça doit faire quoi, cinq ans que j'ai pas acheté un cd ? Maiiiis je suis une fille rangée maintenant, finie l'illégalité, le téléchargement, toussa toussa (streaming ? C'est quoi streaming ?), donc en même temps j'ai entrepris de me reconstruire une discothèque digne de ce nom


(ça s'appellera ana's club, y'aura plein de néons et faudra être habillé fashion comme dans Rues de Feu... ouais nan, faudra juste une étagère pour ranger des disques en fait)


J'ai donc acquis (magnifique verbe, « acquis », je m'y suis reprise à trois fois avant de le conjuguer correctement, dis donc, NAN, j'suis pas demeurée – juste correcteur-wordisée) le disque 9 de Damien Rice. Et je trouve que j'ai super bien fait. J'avais oublié la qualité, les sensations multipliées par dix quand c'est écouté sur une chaîne digne de ce nom, et non pas par des hauts parleurs d'ordinateur, ou dans des écouteurs d'ipod. (ouah, plus matérialiste comme paragraphe, tu meurs !).


Ce disque, ces mélodies, cette voix, ces mots sont tout simplement... à couper le souffle. Tristes, c'est vrai, mais j'aime les chansons tristes, c'est mes préférées, quel que soit mon état d'esprit. Et d'ailleurs, j'y ai trouvé LA chanson qui se place désormais en tête de la liste « mes chansons les plus triste du monde ».


Cette chanson, je l'écoute en boucle, depuis dimanche. Cette chanson, je l'avoue, elle m'a fait un peu trop trister, comme dirait l'autre (enfin son fils). Cette chanson, j'en ai encore les paroles qui raisonnent au fond de ma tête. Cette chanson, je pense en l'écoutant à tant de choses, vraies ou non, passées ou pas.


Cette chanson c'est Accidental babies.


Et sinon en ce moment je pioche aussi dans les disques de mon father (ça commence à parler un peu trop de lui aussi là hein), du coup j'écoute en boucle des classiques de chez classique, c'est-à-dire Wish you were here de Pink Floyd, et Harvest Moon de Neil Young, dont je vous met le clip d'un live...





samedi 12 janvier 2008

Blogueuse de type moyen.



Vous n'êtes pas sans savoir qu'en ce moment... c'est les soldes. Alors du coup, les blogs de filles se partagent en deux tendances. La première c'est « ohhhhh c'est les sooooldeees trop bieeen regardez les 32 paires de chaussures que je mettrai jamais que j'ai achetées, à 190 euros au lieu de 350 !!! » ; la seconde c'est « nan mais t'façon, les soldes c'est pour les pouffes, ranafoutre des promos, des queues à la caisse, et des fringues qu'on s'arrache ».


Alors voilà. J'avoue que je m'apprêtais à rejoindre le deuxième groupe, j'avais même commencé à écrire mon petit article de « ehhh non je suis pas la sale petite fille à papa tendance bobo que vous croyez, haha, je fuis les soldes comme la peste, et en plus j'aime pas faire les magasins, ça vous en bouche un coin, hein ?!!! ».


Faut dire, c'est vrai. J'aime pas faire les boutiques. Les enfilades de magasins, la queue dans les cabines, la chaleur, les chaussures à enlever (et les éventuels collants), l'attente à la caisse, sans parler des fois où tu te vois dans le miroir et tu te dis « ouhlala c'est tellement moche, j'aurais jamais dû essayer quoi que ce soit avant d'avoir perdu 180 kilos »... Ça me gonfle. La dernière « aprem' shopping entre filles » (tu parles d'une blague) remonte au début mois de novembre, avec Sophie, et au bout de 2h j'en avais bien marre, et avant ça, je ne me rappelle plus... J'achète plutôt par hasard en fait, et surtout, surtout, surtout, seule. Souvent c'est quand je suis en avance pour aller en cours, où je rentre dans une boutique juste pour voir, j'essaye un truc, c'est parfait, alors paf, une folie, de temps en temps.


Donc du coup, les soldes, ça m'intéresse encore moins. La bataille pour les fringues, euh, ouais, mais nan. Le monde, le bordel dans les rayons, très peu pour moi, merci.


Sauf que. Bah oui, ya un « sauf que ». Sauf que hier aprem', je devais aller chez le médecin, et, comme je ne savais pas à quelle heure j'allais sortir (les médecins...), j'avais donné rendez-vous à V. à 17h30 à Bastille. Sauf que le vaccin a été expédié illico presto et que, à 16h et des poussières, j'étais Place Daumesnil, avec la flemme de repasser par chez moi... Donc je me suis laissée tenter. J'ai pris le métro jusqu'à Faidherbe, et puis j'ai remonté le faubourg saint Antoine à pied. Et je suis passée devant un Monoprix.


Alors là... la tentation a été trop forte. Eh oui, faut dire que Monop', ça devient trop branché de la life. Et faut dire aussi que les fringues sont très pas mal, bien coupées, pas très chères, itou itou (c'est pas Eugénie qui dira le contraire !). Et faut dire aussi que je suis déjà une bonne adepte de celui de la rue de Rennes (m'enfin, celui-là, c'est pas pareil, c'est sentimentaaaal – ouais, j'ai des sentiments pour un supermarché, ça t'dérange peutêtreuh ?), dans lequel je passe à peu près deux fois par semaine (je vous rappelle que chez moi c'est pas moi qui fais les courses, hein) ; c'est un peu mon H&M à moi, si vous voulez, sauf qu'en plus il y a un rayon produits de beauté (j'aiiiiiime les produits Mixa bébé, haha).


Donc bref, pour en revenir à mes moutons, je passe devant le monop', et je me dis « boooooooon allezzzzzz on va faire un petit touuur » et voilà, comme d'hab', l'appel du produit et tout le tintouin, je me retrouve dans une cabine à essayer une dizaine d'articles, robes et jupes pour la plupart, comme d'hab' quoi. Bon, tout m'allait à peu près, et rien de trop cher. Du coup, j'ai établi des règles : 1. virer ce qui ne va avec rien de ce que j'ai (et hopla moins 4 articles), 2. virer ce qui ressemble trop à ce que j'ai déjà (et zou, toutes les robes grises, out out out), et me voilà avec un seul article.


Forcément, la petite robe rose flashy à la Jacqueline Kennedy, pour pas même 20 euros, et qui ira à merveille pour ma soirée d'anniversaire que j'organise bientôt, je n'ai pas pu résister ! mais au moins, je crois que j'ai le mérite d'avoir shoppé utile...


Du coup, je ne me situe plus du tout dans la second catégorie... mais pas tout à fait dans la première non plus, i'd say. Alors je suis quoi ? Une blogueuse de type moyen ?

vendredi 11 janvier 2008

Le thésard et le caviste.


Bon, je reconnais avoir accumulé un peu de retard blogalistique. Mais, si j'en crois le nouveau dicton « postez moins, postez mieux » (comment ça c'est un dicton qui n'existe pas ?!), ça devrait aller.


Pour résumer, la semaine est (encoooore) passée à la vitesse de l'éclair. Mémoires rendus, capitales européennes quasi-bouclées, exposé d'anglais passionnant devant... les deux personnes qui ont daigné venir au cours de rattrapage (donc ce fut d'autant plus facile), bref, je recommence à avoir du temps libre, ce qui est plutôt méga-cool.


Avec tous les rattrapages de cours annulés pour cause de proximité de fêtes (et après c'est l'administration qui veut nous égorger hein), et les huit heures de cours non-stop bi-hebdomadaires (et quand est-ce que je mange, moi, hein ?!! j'ai fini ces deux journées pratiquement en hurlant JAI FAIIIIIIIIM – eh oui l'appel du ventre, j'y peux quoi ?), heureusement qu'il y a eu plein d'interventions, du coup ça passait plus vite.


Donc, entre autres, on a rencontré quelqu'un qui vient de publier sa thèse sur les gardiens de prison, en sociologie (bon, ok, le vrai titre c'est « pouvoir politique du niveau local au niveau européen » mais vous allez pas chipoter, nan ?!), et c'était traitraizintéressant, sauf que bon, le monsieur, il a un peu trop parlé de Foucault (mais c'est boooon on l'a déjà lue la fiche de lecture sur Surveiller et Punir !), et pas assez de son boulot, m'enfin.


En Marché du Vin, après avoir rendu mon oh combien passionnant mémoire sur les bouchons (« Un seul exemplaire ça suffit, mademoiselle » « mais mais mais vous en avez demandé deux avant Noël » « euh... oui mais non. » « P*tain mais... JVIENS DE TUER UN ARBRE LA !!! » ou plutôt « P*tain mais... JAI SAOULE MON PERE POUR RIEN LA !!! » (eh oui mon père est le fournisseur officiel en photocopies/impressions, rôle qui a l'air de le gaver grave, d'ailleurs ça fait longtemps que je n'ai pas eu droit à la petite réplique « nan mais tfaçon tu m'parles que quand tu veux des photocopies (ou de la thune, au choix), c'est bon, dégage, chuis pas une machine gnignigniin » (faut que j'arrête de parler de mon père))), on a rencontré un caviste parisien.


Bon, ce fut assez intéressant, mais surtout drôle, entre le prof qui sur-interprête :

« oui donc on a un peu discuté avant que vous veniez, et en fait la majorité des étudiants ne sont jamais allés chez un caviste parce qu'ils ont vraiment peur... »

(Alors qu'on avait dit « ouais nan on s'y connait pas, et puis le caviste c'est cher, et puis en plus c'est chiant d'avoir tout de suite quelqu'un « jpeuxvousaider / questquivousfaut / paricilacaisse ». »)


Et le caviste

« nan mais moiiii, vous savez, j'agresse pas les clients, j'essaye de tisser une relation cool avec eux, on discute vachemeeeeent, même avec ceux qui me prennent toujours mon premier prix à quatre euros... » (vieeeeeeeens dans ma boutique, viens !)


« Et hum quelle relations vous avez avec les autres cavistes parisiens, ou les chaînes du genre Nicolas ? » (vous aurez reconnu là l'une de mes questions super intéressantes... Qui a dit nan ?)

« Naaaan mais la concurrence c'est la concurrence, moiiii j'suis ami avec tout le monde quoiiii (ben voyons)... Mais bon, chez Nicolas ya aucune liberté pour le caviste, ni de devanture, ni de commandes, ni d'organisation de la boutique, ni d'offres de dégustations, et puis depuis que ça a été racheté par Castel c'est n'importe quoi, et en plus un de mes amis a pas été embauché parce qu'il était surqualifié ! » (ok c'est bon, t'excites pas, on ira plus chez Nicolas !!!)


Enfin bon, c'était somme toute très intéressant, et j'ai appris que certains grands malades dépensent... 150 000 euros par an chez lui, et on était tous ohmygooood ! (ie c'est pas demain la veille que ce sera nous, mon poulet !)

lundi 7 janvier 2008

Going abroad



Comme certains le savent déjà (et pour cause, ils ont sans doute planché tout leur week-end sur des oh combien galères lettres de motivation), on est en intense préparation de la troisième année à l'étranger... ...d'autant plus que les dossiers sont à rendre demain.


Eh oui, après avoir passé deux ans à (ré)apprendre les bases de culture G,


(c'est-à-dire, souvent, à savoir meubler dans les diners... oui je reconnais que j'exagère, mais bon, c'est un peu ce que je me dis par moments, parce que franchement, à quoi va me servir mon exposé sur les paradigmes de l'innovation territoriale, alors que je ne connais même pas les massifs montagneux d'Europe (l'autre jour alors que, avachie sur le canapé next to mon father, je tombe dans un mot-croisé (parce que, OUI, je fais les mots croisés(faut que j'arrête de faire des parenthèses dans les parenthèses de parenthèses là)) sur « sommet le plus haut d'Europe : »... « Papa c'est quoi le sommet le plus haut d'Europe ? » « Ben t'es bête ou quoi, le Mont Blanc » « Naaaan c'est vrai ?!!! » regard circonspect du dit Père qui hésite à se demander si sa fille est demeurée ou si c'est lui qui aurait dû faire Sciences Po), et sans parler de mon mémoire sur les bouchons, qui lui ne va strictement me servir à rien, sinon à dire, quand on débouche une bouteille « putaiiiiin la mauvaise qualité, c'est un bouchon en polystyrèèèèène (toujours pas appris comment ça s'écrit, d'ailleurs) !!!! tu sais, faut faire confiance aux bouchons à vis, dans la vie, si si, j'te jure, c'est en pleine expansion, je dirai même, c'est le bouchon de demain ! »)


après ces deux ans, donc, on a la chance de tous partir un an à l'étranger. Vous vous rendez compte ? Un an loin, un an dans l'inconnu, un an pendant lequel il va bien falloir que j'apprenne à me servir d'une machine à laver, d'un compte en banque, entre tellement d'autres, etcétéra (non j'ai pas l'air d'une fille qui a toujours vécu chez ses parents non). Un an surtout à l'aventure, où je ne compte pour l'instant pas rentrer (Noël ? c'est quoi Noël?), un an où mes amis seront tous aux quatre coins du monde, et où je compte bien profiter des vacances de janvier pour aller les voir (surtout ceux qui seront en Argentine, hein, ou au Japon si je suis à Seattle – mais NAN je suis pas intéressée, bordel !).


Bref ! Donc la grande question du moment, qui commence à me taper largement sur le système c'est « tieeeeeeeeens salut t'as mis quoi comme choix d'université ?! », à ce point, vous savez (mais si vous savez), où, quand vous rentrez chez vous, et vous avez l'impression que vous avez répété la même chose toute la journée, ou alors quand quelqu'un vous (re)demande, vous avez l'impression de réciter encore une fois la même chose, nuances, intonations, itou, comme un perroquet.


Alors voilà, je n'allais pas laisser la blogosphère en reste, donc mes 6 choix d'universités sont, dans l'ordre (tadaaaaam) :


Barnard College (New York City) (pitiéééééé donnez moi mon premier choix. Alleeeeeez. En plus j'ai établi un super méga projet nondidiou !!! => grosso modo, je veux faire de l'histoire de l'art)

Vassar College (trou paumé, MAIS à quelques heures de NY et Boston + très bien classé)

Boston College (non c'est pas tout au même endroit non)

Washington University (à Seattle... rien à voir, dans le genre, mais je vous assure, dans ma lettre de motivation, ça a l'air très logique)

Boston University (on peut toujours rêver)

University of Washington (à Washington, euh, bon, celle là j'avoue, je sais pas trop pourquoi plus qu'une autre)


Voilà, donc du coup, maintenant, il ne reste plus qu'à prier très fort, vu que c'est secret défense au niveau de la procédure d'attribution des places (ce qui nous amène donc à en conclure, mon cher Watson, que ça doit sûrement être un beau bordel – mais bon moi j'dis ça jdis rien hein). De toutes façons, n'importe lequel des six choix me va à la perfection de chez perfection, et je dirai même que n'importe où, ce sera forcément bien (mais bon, euh, nonobstant j'préfèrerais un de mes 6 choix, siouplaiiiit)



Ah oui, et j'avais oublié de préciser... vous vous rappelez du précieux document de l'Affaire Simone ? Bon ben... Y'en a pas besoin en fait. (non, j'ai pas l'air ridicule, non).

samedi 5 janvier 2008

Il était une fois...


Le 25 décembre, après manger, on est tous allés au cinéma. Alors que les garçons sont allés voir je ne sais quel film de zombies (d'ailleurs ils sont tous resortis avec la tremblote), The Legend j'crois, j'ai préféré aller voir le Disney de Noël, avec ma tante, et ma cousine de 5 ans, dont Valentinoes m'avait déjà parlé.



Le résumé d'Allociné (avec mes commentaires entre parenthèses) :


« La très belle (euh ça ça reste à voir) princesse Giselle (prononcé en espagnol, je vous raconte pas, Guisél, hahahah) est bannie de son royaume magique de dessin animé et de musique (mièvre au possible) par la méchante reine. Elle se retrouve à Manhattan...
Déroutée par ce nouvel environnement étrange qui ne fonctionne pas selon le principe "ils vécurent heureux à tout jamais" (welcome to our world), Giselle découvre un monde qui a désespérément besoin de magie et d'enchantements... (c'est moi où tu m'critiques là ?!)
Elle va faire la connaissance d'un séduisant avocat (alias McDreamyyy) spécialiste du divorce (trop génial le job - entre ça ou pompes funèbres, mon coeur balance disdonc), qui est venu à son aide (comme par hasard) et dont elle tombe amoureuse (toujours comme par hasard). Le problème, c'est qu'elle est déjà fiancée au parfait prince de conte de fées (mais de QUOI elle se plaint !!!!). La question est : un amour de conte de fées peut-il survivre dans le monde réel ? (thatisthequestion) »



Malgré mes (gentils) sarcasmes, ce film, il est traitraibien. Parce que :


# il y a de très nombreuses références à tous les dessins animés précédents, et j'adooore les références, tu sais celles où tu te dis « ohh trop forrrrrrt j'le connais çaaaaa » et où tu te sens trop valorisé parce qu'ils ont pensé à quelque chose qui fait partie de ta culture et auquel tu as été capable de faire le lien on your own... Et les contes transposés à la réalité sont très drôles, puisqu'on se retrouve par exemple avec des cafards qui nettoient la crasse de la baignoire et des pigeons qui rangent la cuisine (beurk - Blanche Neige, le retour).

# le conte de fées express, expédié dans les 10 premières minutes version foutage de gueule de Disney est super bien vu... par Disney lui même, qui a donc le mérite d'être auto-critique.

# le mélange dessin animé / film réel est très bien réussi, ça se passe à New York, et moi, en ce moment, tout ce qui parle de New York... Et puis Susan Sarandon est géniale en Méchante Sorcière, le Prince totalement pathétique, et Patrick Dempsey (alias le docteur Mamour de Grey's Anatomy) est hum so cute, même que quand il est apparu à l'écran, ma tante m'a dit « bon bah au moins on sera pas venues pour rien !!! »

# enfin parce que ça fait pas de mal de retomber un peu dans l'insouciance, et dans les rêves, sans pour autant se repasser tout Bambi, Cendrillon et cie in extenso, avec une histoire carrément adaptée au goût du jour (du genre famille recomposée, avocats spécialisés dans le divorce, et tout le toutim).


Et c'était encore mieux d'être avec ma cousine, parce que, comme vous le savez la vérité sort de la bouche des enfants, et c'était très juste quand, au moment fatidique des chansons totalement mièvres et souvent interminables que Disney ne nous a pas épargné, elle a hurlé « Oh nan elle va pas chanter encore une fois !!!! », ainsi que quand Dr Mamour attend bien exprès pendant trois plombes le douzième coup, soit la fatidique date limite de consommation, pour embrasser sa nana et que pendant ce temps il la regarde en lui disant avec ses yeux de cocker non-pitié-ne-mabandonne-pas (alors qu'elle est accessoirement dans un sommeil profond, hein, accessoirement), elle a lancé un fort « bon c'est quand qu'il l'embrasse !!!! »

mercredi 2 janvier 2008

Bouquinations


Ce soir, parlons bien, parlons bouquins, puisque j'ai profité des vacances et des heures de voiture pour lire...


Je ne vous parlerai pas beaucoup des Trois Jours chez ma mère de Weyergans, parce que, tout comme l'anonyme qui avait laissé un commentaire il y a peu sur je ne sais plus quel article, je n'ai pas aimé. Mais alors pas du tout. Je dirais même que c'était nul. Et je dirais même plus que c'était complètement à chier.


Bon, on a compris, ça m'a pas plu ! Pourquoi ? Parce que le narrateur, sous lequel ne transpire que trop l'auteur, se la pète incommensurablement, raconte tous les bouquins que tant d'éditeurs attendent de lui et qu'il ne prendra jamais la peine d'écrire, se vante de tous ses exploits sexuels aux quatre coins de la terre, relègue sa mère au fin fond des oubliettes, et passe son temps à faire du blabla auto-centré, à en croire qu'il en oublie ses potentiels lecteurs. Ok, le phénomène d'histoire dans l'histoire dans l'histoire (purée j'ai déjà oublié le nom de cette figure de style – bravo la lycéenne littéraire, esprit de monsieur Lambert, es-tu là ?!!!) n'est pas mal, mais de là à lui valoir le Goncourt 2005, sérieusement, je ne comprends pas.


Bref, parlons plutôt de Nicolas Fargue et de J'étais derrière toi. Ce livre se lit vite, normal puisqu'il est fait pour. C'est un discours direct, un immersion dans un monologue d'un homme qui s'adresse à celui qu'on devine être un ami, le monologue d'un mari cocufieur et cocufié qui raconte, qui explique, qui détaille, le pourquoi du comment, sa souffrance, ses sentiments, qui nous rappelle, simplement, que rien n'est jamais simple, et que les histoires d'amour ne se résument pas, parce qu'elles seront toujours trop personnelles, trop complexes, trop tout, pour que n'importe qui d'autre que leurs protagonistes ne les comprennent un tant soit peu.


J'aime le ton direct, les mots qui ne se cachent pas, la vérité qui fait mal, mais la vérité qu'on comprend, j'aime le manque d'aération, oui l'oppression tout au long du texte, l'habileté à faire corps avec le narrateur, ses sentiments, à comprendre finalement pourquoi il reste avec cette femme qui ne l'aime pas, pourquoi ils réessayent une, deux, trois fois, pourquoi il tente d'y croire, et pourquoi, au fond, ça ne marchera pas...


« Mais je tiens bon. Pendant deux jours. Pendant deux jours, je rentre à midi et le soir à la maison en essayant de ne plus penser à Alice, j'essaye comme un forcené de me persuader que j'ai fait le bon choix et que je n'ai désormais plus à m'en faire parce que je suis libéré de mes gros soucis et que tout reprendra comme avant, ma femme et mes enfants, papa et mari irréprochable, de retourner pour de bon au bercail avec une belle histoire à garder pour moi tout seul et Alexandrine, heureusement, qui ne s'est doutée de rien pendant tout ce temps, Dieu comme le monde est bien fait. Mais une fois tout seul dans ma voiture ou dans mon bureau, je ne peux pas m'empêcher d'imaginer le dépit d'Alice, là-bas, en Italie, et son sourire et la lumière de Romanze qui ne seront plus dans ma mémoire qu'un souvenir évanescent. Pensant à tort que ça fera un peu mois mal, je décide de garder dans mon portefeuille le bristol du restaurant, et dans mon ordinateur les photos et toutes les lettres. Tant qu'Alexandrine ne sait pas, je ne fais de mal à personne. Et puis, on a bien le droit d'avoir ses secrets, non ? J'existe aussi pour moi-même, non ? »


« Je suis peut-être naïf, je suis peut-être trop émotif, ou, tout simplement, je n'ai pas assez d'expérience pour en parler, mais j'ai du mal à imaginer qu'on puisse faire l'amour avec quelqu'un, même d'inconnu, même une unique nuit, sans qu'un lien fort en résulte. Deux corps qui se sont pénétrés, deux peaux qui se sont frottées l'une contre l'autre, deux salives qui se sont échangées se doivent des comptes, on ne peut pas s'en tirer comme ça, même si chez la plupart des gens, de fait, je sais que ça n'engage à rien. Je n'arrive pas à comprendre qu'on puisse rester indifférent à quelqu'un avec qui on a couché. Pas toi ? »

mardi 1 janvier 2008

2008

Une soirée du 31 a été très réussie. Au flippage de la mi-décembre du genre « j'ai pas d'amis si ça continue je vais passer le réveillon sous la couette » à la multiplication de propositions (m'enfin pas trop quand même hein), j'ai finalement décidé... ...de passer hier soir avec des gens que je ne connaissais pas. Eh oui, un peu d'ouverture, ça n'a jamais fait de mal, ça fait même plutôt beaucoup de bien. DONC je me suis retrouvée avec des amis d'amis du campus de Poitiers (parce que bon, hein, j'allais pas, non plus, rencontrer des gens de la vraie vie, faut pas déconner), avec qui nous avons bien ri, et bien trinqué, les 12 coups de minuit passés.


Pour 2008... Mes meilleurs voeux, et tout le toutim. je vous épargne les éventuels bilans, et résolutions. Non, plutôt, j'avais envie de vous faire lire ce texte, pendant que j'écoute le traditionnel concert du nouvel an de l'orchestre philharmonique de Vienne (tout en le commentant sur msn avec Stefano). C'est un texte de Christophe Fourvel, qui vient de ce site . Il est un peu... négatif, m'enfin, c'est comme ça. Un peu politiquement axé aussi, une fois n'est pas coutume, pas vrai, m'enfin c'est pas pour rien que je fais du Pipo depuis plus d'un an. Et pour le reste... Bonne année !



Ce qu'il aurait fallu



Il aurait fallu se méfier des cadeaux Bonux.

Il aurait fallu que Calvin Klein ne produise pas des tee-shirts sur lesquels il est simplement écrit Calvin Klein.

Qu’Isabelle Adjani refuse de tourner dans des publicités pour des lessives.

Il aurait fallu que France-Info diffuse moins souvent ses directs de la Bourse de Paris avec Jean-Pierre Gaillard puis Vincent Bezault puis je ne sais trop qui.

Que les joueurs de couleur du Paris Saint-Germain trouvent les mots justes pour exprimer le sentiment sans doute étrange qui consiste à être à la fois milliardaires et moqués comme des singes.

Il aurait fallu rencontrer une fois dans sa vie d’écolier un ancien déporté. Un prisonnier politique sud-américain et soviétique.

Que les télévisions s’inquiètent un tout petit peu moins de la blessure de Zinédine Zidane, contractée en Corée du Sud en 2002.

Que Christian Karembeu dise plus clairement qui était son grand-père.

Qu’Intermarché n’ait pas associé son nom à celui des Mousquetaires.

Que les clubs de vacances soient des formes marginales de vacances.

Il aurait fallu se souvenir qu’une plage du bout du monde n’est qu’accessoirement une plage et avant tout une manière de vivre et de penser.

Qu’on ne parle pas chaque mois de l’indice de confiance de l’Université du Michigan.

Il aurait fallu qu’un nombre significatif de maisons de la presse refusent d’afficher les couvertures de Gala, Closer, Paris-Match, VSD, Voici sur leurs vitrines. Qu’on puisse se retourner juridiquement contre certaines publications creuses et mensongères au motif d’atteinte à l’intelligence du lecteur.

Qu’un nombre significatif de professeur de français aient pleuré en lisant Au-Dessous du volcan de Malcolm Lowry, certaines pages de La Recherche du temps perdu. N’importe quelles pages de la littérature qui fassent écho à leur sensibilité : Beckett, Balzac, Sartre, Kerouac : il aurait fallu que ce ne soient que très rarement les mêmes pages.

Il aurait fallu que l’école apprenne aux enfants à mieux écouter les voix. Que “former les oreilles” fasse partie du programme.

À lire une partition de Bach et de Johnny Halliday.

Il aurait fallu que nous soyons moins nombreux à voir Les Visiteurs, Pédale douce ou dure, Taxi 1, 2, 3, 4, La vérité si je mens 1 et 2, Rambo 2, 3, 4, Les Bronzés 3.

Il aurait fallu 100 écrans de moins pour Pirates des caraïbes. Les Choristes. Le Dîner de cons. Independance day. Pour les films de Jean-Claude Van Damme.

Il aurait fallu quelques metteurs en scène supplémentaires pour refuser de perdre le final cut.

Que Libération fasse sa une sur la mort de Gilles de Gennes. Qu’il n’existe pas de Raviolis en boîtes. De carottes déjà râpées. Que la mention Vu à la télé n’ait jamais été posée.

Il aurait fallu écouter Alain Cuny, Umberto Eco, Pina Baush, Vladimir Nabokov, Georges Steiner à la télévision.

Qu’aucun homme politique ne parle jamais dans un discours de “Positive Attitude”.

Que le cynisme soit un pêché capital.

Il aurait fallu ne pas libérer Maurice Papon. Ne pas voter de lois d’amnistie plus d’une fois ces trente dernières années. Qu’il soit exceptionnel qu’un automobiliste se gare en double file.

Il aurait fallu qu’il y ait, pendant chaque dernière demi heure de la journée dans des les écoles primaires, un temps consacré à l’écoute de Coltrane, de Chostakovitch, de Renée Fleming, de Glenn Gould, de Lou Reed.

Il aurait fallu apprendre à mieux lire la mélancolie de certains westerns. Ne pas systématiquement gaver ses enfants de médicaments à la moindre fièvre. Penser à son corps. Au possible et à l’impossible de son corps. Apprendre aux enfants la finitude.

Il aurait fallu que le dépassement de soi ne soit pas avant tout véhiculé par la publicité d’une quelconque marque de vêtements sportifs.

Il aurait fallu ne pas vendre la première chaîne de télévision à un marchand de béton.

Il aurait fallu que les gens refusent dans les bars de s’asseoir sur des chaises Coca Cola, Ice tea ou je ne sais quoi d’autres.

Que chacun refuse de poser son cul sur une publicité. Il aurait sans doute fallu, et je le regrette, préférer les valeurs des arts martiaux à celles du football. Que chacun d’entre nous sache reconnaître vingt espèces d’arbres au minimum et trente fleurs différentes au minimum. Il aurait fallu un peu moins de sucre dans les barres chocolatées.

Que les chaises et les tables en plastique pour le jardin fassent un flop.

Que la traversée du désert soit toujours un cheminement à l’intérieur de soi.

Il aurait fallu que Sandrine Kimberlain, Jeanne Balibar, Charlotte Rampling ou je ne sais quelle autre comédienne acceptent l’idée de ne pas être chanteuse.

Il aurait fallu que les parents refusent que Monsieur Bouygues et Madame France Télévision ou Monsieur Hollywood choisissent à leur place ce qui est bon pour leurs enfants.

Qu’ils ne fassent pas connement la queue à minuit, le 20 décembre, pour le dernier gadget électronique sans se poser de questions sur leur responsabilité d’adultes et sur les mécanismes de la manipulation.

Il aurait fallu moins de communication et plus de dialectique mais je sais que c’est compliqué.

Aimer un footballeur uniquement pour la qualité de son football et c’est déjà beaucoup.

Il aurait fallu que seul son propre nom puisse être floqué sur un maillot sportif.

Que Fleury-Michon ne se lise pas sur des grandes voiles. Que Leclerc n’utilise pas des images de Mai 68.

Il aurait fallu que les noms des équipes cyclistes ne soient aussi des messages publicitaires.

Il aurait fallu que sa sexualité soit une question plus importante que la Coupe du Monde de Football. Que les japonais n’inventent jamais le Karaoké et que quelques personnes seulement, dans le monde et uniquement pour eux, découvrent le plaisir de chanter ensemble des airs populaires.

Que Tang ne fasse pas du jus de fruits en poudre.

Il aurait fallu que nous soyons plus nombreux à trouver vulgaire et laid le yacht de Vincent Bolloré.

Que le Parti Socialiste ait porté à la candidature présidentielle une femme qui sache quoi répondre à un homme disant : à quoi ça sert, les RTT, quand on n’a pas de quoi payer des vacances pour ses enfants ?

Il aurait fallu que l’arbitre sanctionne la faute de Schumacher sur Battiston avec plus de sévérité, à Séville en 1982. Que la femme choisie par le Parti Socialiste pour être candidate à la présidentielle dise que les RTT servent à faire plus souvent l’amour.

Il aurait fallu que la vérité soit dite sur la mort de Robert Boulin. Sur la tuerie d’Auriol. Demander à des RMIstes à venir parler dans les écoles. Que ce soit un devoir pour eux de parler et un devoir pour les enfants d’entendre de quoi est faite leur vie.

Il aurait fallu que le mot mythique ne soit pas accolé à n’importe quoi.

Que la femme choisie par le Parti Socialiste pour être candidate à la présidentielle dise que les RTT servent à lire, à boire du thé en mangeant des petits gâteaux.

Il aurait fallu que chacun d’entre nous entre une fois dans sa vie dans un hôpital psychiatrique, une maison de retraite, un foyer d’immigrés, un château à Saint-Cloud.

Au Louvre.

Au coeur d’une cité des sciences, d’un centre de recherches, d’une plage landaise, d’un écomusée.

Il aurait fallu qu’elle dise que les RTT servent justement à cela.

Mais aussi, bien sûr, à simplement passer du temps avec ses enfants. Sans polluer les lacs américains avec des jet skis.

Ou les rivages maltais avec des yachts vulgaires.

Il aurait fallu apprendre à affiner ses goûts et trouver dégueulasse le Lipton Yellow. Qu’un très grand nombre de téléspectateurs se sentent humiliés par les propos de Patrick Le Lay sur le cerveau disponible et Coca cola.

Que les timbres postaux ne soient pas remplacés par des vignettes.

Il aurait peut-être fallu qu’il n’y ait pas du tout de sandwichs en vente avec de la mayonnaise. Et mieux défendre la pratique du cerf-volant contre celle du quad.

Il aurait fallu que la femme choisie par le Parti Socialiste pour être candidate à la présidentielle dise que les RTT servent à avoir une vie associative. À s’occuper de son immeuble, de son quartier, de ses parents.

Il aurait fallu que certaines victimes de l’amiante, que certains licenciés par des “patrons voyous” figurent au sommaire du journal de 20h à la manière de Jean-Paul Kaufman, Michel Seurat,... le temps que dure leur calvaire.

Il aurait fallu que Zinédine Zidane soit non seulement kabyle mais homosexuel et qu’il ait lu tout Georges Perec et tout Jean Genet.

Il aurait fallu que Gérard Depardieu finisse sa carrière comme il l’avait commencée.

Il aurait fallu qu’aimer un film ne signifie pas forcément acheter un teeshirt, la voiture du héros ou employer ses tics de langage.

Que les chaussures de Roland Dumas coûtent un petit peu moins cher.

Être suffisamment pervers pour que la bêtise trop crasse tombe sous le coup de la loi. Suffisament rigide pour que le verbe “moderniser” ne signifie jamais “réduire la qualité du service public”. Il aurait fallu être très exigeant avec les radios libres.

Il aurait fallu faire goûter en aveugle à tous les enfants de la pizza surgelée et de la pizza faite par un professionnel au feu de bois le jour même.

Il aurait fallu apprendre à écrire des SMS sans désapprendre à écrire tout court. Que l’acquisition d’une nouvelle technique ne condamne pas forcément une technique antérieure. Qu’un nouveau savoir ne condamne jamais un précédent.

Ne pas oublier comment on confit des oignons. Ne pas voter comme un seul homme pour Jacques Chirac en 2002.

Il aurait fallu comprendre plus vite que Star Academy est beaucoup plus dangereux que Le Pen.

Il aurait fallu ne pas croire que les anti-rides étaient efficaces. Se méfier des cartes d’adhérents. Résister à la tentation des offres personnalisées. Des reprises des anciens véhicules. Des leasing. Des crédits à 0%.

Il aurait fallu que les intellectuels se trompent un peu moins souvent.

Que l’on soit capable de ne pas acheter des produits Danone ou Nestlé quand nous sommes en colère contre Danone ou Nestlé. Que nous ayons un peu plus de suite dans les idées.

Il aurait fallu se méfier des effets bifidus actif. Et des hyperactifs qui ne savent pas quoi faire pendant les RTT.