Je sors juste d'une séance de cinéma au MK2 du canal Saint Martin, décidée à la dernière minute. C'était l'avant première d'un film suédois, Nous, les vivants, ou plutôt, Toi qui es vivant, pour suivre la traduction exacte du titre original, Du Levande.
Et dire qu'on a failli le rater, Sophie, mon amie suédoise (eh oui, tout s'explique !), et moi, entre mes vingt minutes pour faire Bel Air - Stalingrad, et puis la découverte au dernier moment, qu'il fallait en fait réserver... Mais heureusement, un peu de patience et quelques sourires désespérés ont suffit à récupérer deux places, gratuites, qui plus est.
Et ce film... Il est étrange, différent, si différent de tout ce que je peux avoir l'habitude de voir. Je suppose que pour en saisir les nuances, il faudrait connaître la Suède, comme je pense qu'il faut connaître bien l'Espagne, pour comprendre totalement Almodovar. D'ailleurs, je crois que Roy Andersson est un peu son équivalent suédois.
Il y a le son d'abord - celui de la langue suédoise, que je n'avais jamais entendu, et puis la musique entêtante, suprenante, accrochante, tout au long, sans oublier le bruit de l'orage. Et puis, il y a les couleurs, les décors. Toute cette uniformité, tout ce beige, ce gris, ces visages pâles, ces lignes interminables...
Et surtout il y a les personnages. Leur caractère trop fort contraste avec la morosité des fonds. Ils envahissent l'air, l'espace, le colorent. Ils disent tout, et rien à la foi ; ils sont trop exagérés pour être quiconque, mais ils sont un peu de nous à chaque fois ; ils sont loin d'être beaux, et pourtant leurs défauts font toute leur force.
Bref, comme le dit la synopsis officielle, ça parle de "l'Homme, de sa grandeur et sa misère, sa joie et sa tristesse, sa confiance en soi et son anxiété. Un Homme dont nous voulons rire et pleurer à la fois. C'est tout simplement une comédie tragique ou une tragédie comique à notre sujet".
C'est un film sans sens, et qui pourtant dit plein de choses. Si vous n'avez pas peur de l'humour noir, allez-y, dès le 21 novembre... Et je vous livre quand même la phrase clef :
"Demain aussi, il faudra se lever..."
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