En ce moment, je manque de temps. Du coup, niveau lectures, c'est simple : soit j'adore, et je dévore, soit ça ne finit pas de me convaincre, ça traîne pendant des lustres sur ma table de nuit et dans mes sacs, pour finalement finir oublié sous mon lit...
Alabama Song fait partie de la première catégorie. Autant j'avais détesté Weyergans, autant le Goncourt de l'année dernière est formidable.
Portrait à demi-imaginé d'une grande dame, icône des années folles, des années 1920, Zelda Fitzgerald, la femme de Francis Scott. J'admire la capacité de Gilles Leroy à se mettre dans les mots d'une femme, à retransmettre les sentiments, les sensations, les souvenirs d'un esprit schyzophrène et délirant, qu'on a pourtant tellement envie de croire.
Je n'ai jamais été une maîtresse de maison, ni une femme au foyer. Je laisse ça aux bonnes femmes. Je n'ai jamais su organiser un dîner, encore moins cuire un oeuf. La vaisselle, la lessive, nada. En fait il n'y avait rien à tenir, ni maison, ni ménage, ni buanderie car nous ne possédons rien. On déménage tout le temps d'hôtels en meublés. Ne rien posséder nous ruine. L'idée d'acheter une paire de draps ne nous a pas effleurés, par exemple. Quant à broder une paire de draps ou rien qu'un mouchoir, comme font les bonnes femmes, vous imaginez, professeur. J'aimais cette vie, ce tourbillon. Scott disait ça à ses amis : « j'ai épousé une tornade. » Vous ne pouvez pas savoir, professeur, la violence des tornades en Alabama. Je suis comme le ciel de mon pays. Je change en une minute. L'ironie du sort est de finir dans une chambre d'hôpital, réduite à n'être plus qu'une femme-tronc, une tête qui sort de la camisole.
2 commentaires:
Autant j'ai plein de trucs à ajouter là!!
Je fête mon premier comm....sur un profond dèsaccord.
Ne lisez pas ce livre!!^^ Zelda sous la plume de Leroy devient une greluche insupportable, et John est relégué au rang de mauvais mari son génie étant mis entre parenthèses.
Tellement de bonnes bios sont sorties sur les Fitzgerald...Et puis Olivier Adam le méritait tellement!!
je n'ai pas trouvé qu'elle devienne une greluche insupportable... mais plutôt que son personnage décalé était très bien traité, très bien intériorisé.
Pour JS Fitzgerald, je pense juste que cette image n'est pas forcément si fausse... Et puis, ce n'est pas une biographie exacte que Leroy a prétendu faire
A quoi fais-tu référence qd tu cites Olivier Adam ? a une biographie ?
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