Il y a des gens, comme ça, qui savent trouver les mots. Qui vous donnent confiance en vous, simplement parce qu'ils savent dirent les bonnes choses, ces choses qui sonnent juste, qui nous vont à la perfection, et qui semblent si personnelles, alors qu'ils ne nous connaissent pas, ou si peu.
Cet homme, c'est le médecin que j'ai vu hier, à l'hôpital dont je vous parlais dans le questionnaire de mon post précédent. Je sais, il est très occupé, débordé, je sais, il raconte peut-être les même choses à toutes ses patientes, mais j'ai envie de croire que c'était quand même un peu rien que pour moi. Pareil que j'ai envie de croire que c'est pour ça que la fille avant moi n'a eu qu'une consultation de dix minutes, alors que la mienne a duré presque une demi heure.
Une fois les formalités médicales passées, il m'a parlé de moi. Il m'a posé quelques questions, voulait savoir mon avis, observait mes gestes, mes mots, mes tics, mes intonations. Il se rappelait de notre conversation, il y a plus de six mois, où nous avions parlé de politique, d'orientation, de rêves, de formation de soi.
Il m'a dit que j'étais transformée. Que, par rapport à l'année dernière, j'étais vraiment devenue une femme. Que j'étais jolie, que ma joie de vivre se voyait dans mon visage, dans mes yeux, qu'il était content que je lui aie fait confiance, que j'étais une vraie réussite.
Il m'a confortée aussi dans mon envie de faire de la communication. Il m'avait dit, la dernière fois « vous êtes faite pour gérer des gens. Vous, il vous faut un truc dans la comm' ». Sur le coup j'avais ri, qu'est-ce qu'il pouvait bien savoir, lui ? Et pourtant. Il m'a dit que j'avais de l'ambition, de la volonté, du vrai potentiel, que c'était important. Il m'a dit aussi de ne pas laisser les autres me freiner, jamais. Il m'a dit que, pour tout ça, il croyait en moi.
Et puis il a bien fallu se dire adieu, puisque c'était le dernier de tous ces rendez-vous, de tous ces papiers et de toutes ces salles d'attente. Il m'a fait la bise, m'a souhaité plein de bonheur, qu'il était sûr que j'aurais de toute façon, et m'a donné son email privé, en me tutoyant, d'un coup, comme ça.
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Il a dit les mots que j'avais besoin d'entendre, alors qu'il ne savait rien de ce qui m'arrive en ce moment; Il m'a dit de ces mots qui font chaud au coeur, qui donnent confiance en soi. Grâce à lui, je sais mieux ce que je veux. Je sais qui je veux être. Je sais, c'est tout. Et même si j'ai l'air futile, à m'accrocher à une vingtaine de minutes, un jeudi soir, dans un hôpital presque désert, ça m'aide beaucoup.
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